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Entreprendre au féminin

Zôhé

06 février 2020

ENTREPRENDRE AU FEMININ

Le consumérisme, la perte de sens[1], la course à la performance .. ont engendré une évolution du rapport au travail, associant à la nécessité de gagner sa vie une aspiration à d’autres valeurs devenues essentielles. Du fait de leur statut familial, du besoin de maitriser leur destin personnel et professionnel, de tirer le juste profit de leurs talents, ces aspirations aux nouvelles valeurs sociétales, comportementales ou environnementales sont significativement portées par les femmes[2] et les générations actuelles, adeptes d’une économie plus inclusive, plus durable, plus équitable. Et cette évolution est inéluctable !

Nombre d’entre elles désertent les entreprises qui n’ont pas su s’adapter[3] pour oser l’indépendance[4]. Elles sont des milliers dans le monde à franchir le pas de l’entrepreneuriat[5]. Mais bien que les femmes constituent la moitié de la population active, elles ne représentent encore qu’un tiers des indépendants et ce phénomène s’applique à l’ensemble de l’Union Européenne.

A l’exemple d’Hedy Lamarr[6] ou Grace Hopper[7], elles sont à l’aise avec l’innovation[8] ou le numérique[9] sans pour autant tirer les fruits de leurs inventions[10]. Elles se mettent volontiers en question, se forment et s’informent, en appétit constant de connaissance mais “souffrent aussi d’un syndrome de l’imposteur qui les pousse à sous-estimer sans cesse leurs compétences ..”[11], alors même que leurs performances ne sont plus à démontrer dans les domaines commerciaux, managériaux et financiers[12] et que les TPE dirigées par des femmes ont plus de chance de réussir[13].

Les femmes se lancent dans l’entreprise autant pour donner sens à leur vie[14] que pour créer de la valeur économique. Qu’elles entreprennent par nécessité (64%) ou opportunité (68%), elles ont besoin de modèles inspirants et du groupe pour se conforter, se confronter, échanger, justifiant le nombre de réseaux féminins consacrés au networking[15].

En Europe plus particulièrement elles appréhendent avec défiance le monde des banques, de la bourse et de la finance, et l’accès au financement reste un parcours de la combattante.

Du fait de leur peu d’antériorité sur le marché du travail[16], nombre de femmes portent un regard de plus en plus décomplexé sur les excès et dérives du capitalisme et osent marquer leur différence, car leur rapport à l’argent, au pouvoir, aux fluctuations sociétales est différent de celui des hommes[17].

Beaucoup dénoncent la subsistance d’un patriarcat trop prégnant dans un monde en transition[18].

Toutes sont en quête de sens et expriment la nécessité de remettre en avant les valeurs qui font humanité.

Et le numérique reste perçu comme un territoire essentiellement masculin[19].

En conclusion

Depuis 2009 l‘entrepreneuriat féminin est l’objet d’attentions de la part des institutions ou marques, convaincues du potentiel économique[20] des femmes qui créent leur emploi ou entreprise. Au point que L‘Europe les considèrent comme l’un des principaux vecteurs de croissance[21] et changement[22].

Si dans les pays de l’EU nombre d’incitations, réseaux, formations ou accompagnements répondent aux défis de l’entrepreneuriat féminin, aucune solution numérique adaptée ne satisfait précisément à leurs besoins et modalités lorsqu’elles sont confrontées à leur marché, à la solitude de l’indépendant, aux concurrences, aux modèles financiers dominants, à la profusion de solutions digitales disponibles sur le marché du logiciel et sur Internet.

Ces constats fondent notre conviction que les femmes qui entreprennent ou gèrent leur indépendance disposent des talents nécessaires pour mettre en oeuvre un autre espace économique – qu’elles en ont la volonté – qu’un outil numérique correctement programmé peut les y aider – que leur influence sur les économies de leur pays sera un levier fondamental de changement de société.

Pour une Société plus inclusive, plus respectueuse et plus profitable à chacun.

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[1] “Il existe une conjoncture de raisons responsables de cette perte de sens. La mondialisation, la faillite du management, la numérisation, les nouveaux modes de communication, les aspirations d’une nouvelle génération, la crise économique ..” – Source: PME Magazine  et Usbek et Rica

[2] En France, l’ESS représente 10 % du PIB, soit 2,38 millions de salariés dont 68% de femmes.

[3]Il y a là un vrai défi dordre stratégique pour les grandes organisations qui semblent ne plus offrir comme visage que celui d’un management absurde.Philippe Silberzahn, Bienvenue en incertitude 

[4] Source: interwiew d’une centaine de candidates de 30 à 50 ans au métier de Home Organiser – 2017 – Des Rives.

[5] Sur la période 2016-2017, 163 millions de femmes ont créées leur entreprise (+10%) – Source: Audrey Chabal

[6] Hedy Lamarr

[7] Programmatrice sur les Mark d’Harvard – Source: Les Innovateurs de Walter Isaacson. Editions JC Lattès © 2015.

[8] L’innovation, une affaire de femmes – Source: Lysiane J. Baudu pour La Tribune

[9] Les femmes dirigeantes dans le monde prennent le virage du digital. Source KPMG 2018.

[10] L’invisibilisation de la pensée des femmes, lautre “plafond de verre”. Le Monde 

[11] Sheryl Sandberg, N°2 de Facebook – Les Echos 2017. 

[12] Source: Etude 2016 du Credit Suisse Research Institute (CSRI) portant sur un panel de 27 000 postes décisionnaires occupés par des femmes au sein de 3 400 entreprises leaders.

[13] Les petites entreprises dirigées par des femmes ont 38,5% moins de risques de faire faillite que celles dirigées par des hommes – Source: Géraldine Russel pour Maddyness

[14] Source CAIRN: Perspectives francophones sur les femmes entrepreneures:  Catherine Léger-Jarniou, Université Paris-Dauphine; Teresa Nelson, Simmons College, Boston; Stephanie Chasserio, Université de Lille. © De Boeck.

[15] Plus de 500 réseaux féminins existent en France, sans compter ceux qui se créent chaque jour de façon informelle.  Source: Marie Lannelongue pour Capital 

[16] Les femmes ont réellement investi le marché du travail depuis les années 60. Françoise Milewski pour l’Observatoire des inégalités 

[17] “Traitez-nous différemment mais de manière égale” – Source anonyme d’une membre du réseau Jump.

[18] Source: extrait de nos ateliers réunissant une trentaine d’entrepreneuses des Provinces de Liège, Brabant-Wallon – 2018.

[19] Jessica Powell, ex-vice-présidente de Google – Source: Anaïs Moutot pour les Echos 

[20] Les 27% d’africaines qui entreprennent produisent 62% de l’économie du Continent – Source: Women in Africa 

[21] L’étude 2013 de la Commission européenne indique qu’accroître la présence des femmes dans l’économie numérique augmenterait de 9 milliards le PIB annuel de l’UE – Source: Site officiel de la Commission Européenne

[22] Note de politique sur l’entrepreneuriat féminin – Commission européenne, OCDE – page 3

Sheryl Sandberg COO de Facebook

Grace Hopper aura beaucoup contribué à rendre les ordinateurs et l’informatique plus accessibles.

(Photo : Yale University)

Hedy Lamarr, actrice et inventrice de la technologie sans fil.